Oli London est un·e jeune anglais·e fasciné·e par la Corée du Sud et plus particulièrement par Jimin, un chanteur du groupe Kpop BTS dont la popularité internationale génère des phénomènes proches du culte. Depuis plusieurs années, Oli London a entrepris un processus de transformation physique et identitaire pour se fondre avec son idole coréenne : cela passe par la chirurgie esthétique du visage mais aussi par la volonté de devenir à son tour une star de la Kpop. Iel est aujourd’hui adulé·e par certains, haï·e par d’autres qui l’accusent d’appropriation et de fétichisation culturelle.
Le film met en scène son cheminement identitaire par le biais d’un conte coréen datant du XIIIème siècle. La légende relate l’histoire d’un jeune sculpteur recevant des dieux l’injonction à produire une série de masques à l’abri du regard de quiconque, sous peine de mort – une injonction qui sera fatalement transgressée. Ce conte sous-tend une tradition de danse des masques chamanique encore pratiquée aujourd’hui dans le village de Hahoe. En incarnant deux personnages du conte, Oli London relate métaphoriquement sa propre histoire mais aussi celle d’une plasticité contemporaine des identités et des idolâtries numériques.