Il est dit que le nom flamand Antwerpen (« hand werpen » signifie « lancer la main ») trouve son origine dans un mythe fondateur. Jadis, un géant appelé Antigoon opprimait le port d’Anvers. un jour, il fut défié par le soldat Brabo qui lui coupa la main et la jeta dans l’Escaut, libérant ainsi la ville tout en la baptisant.
The Boogeyman entremêle l’image de marque de la ville d’Anvers, mettant en avant le mythe de Brabo, avec l’histoire sous-jacente du port. Dans les années 1890, sur ordre de Leopold II, des tonnes de « caoutchouc rouge » originaires du Congo - dont la récolte s’était faite au prix de milliers de mains coupées - furent déchargées sur les quais anversois.
Le projet remet en scène des spécialités locales telles que le chocolat (les petits chocolats en forme de main vendus dans toutes les chocolateries d’Anvers) ou la mode (la tradition initiée par les « Six d’Anvers » : Dries Van Noten, Anne Demeulemeester, Walter Van Beirendonck, etc. qui fait de cette ville une des capitales mondiales de la mode).
Dans le cadre du projet « de sokkel », le Middelheim Museum invite deux artistes par an à produire une œuvre spécifique pour un socle vide situé dans le parc municipal d’Anvers. Pour The Boogeyman, une offrande hebdomadaire de 8 kg de chocolat fut déposée sur le socle pendant six mois, transformant le lieu en un autel sacrificiel.