Une recréation semi-fictive de l’œuvre et de la vie du constructiviste et alpiniste polonais Mieczysław Szczuka, dont le travail a presque intégralement disparu. Après sa mort prématurée lors d’une ascension dans les Tatras en 1927, sa veuve a déménagé à Paris, emmenant avec elle la plupart des œuvres de Szczuka. Ayant disparu pendant la guerre, ces œuvres n’ont jamais été retrouvées.
En 2014, lors d’une performance intitulée La caisse de Szczuka au Muzeum Sztuki à Łódź, je prétendais avoir découvert à Paris une caisse contenant les œuvres disparues de Szczuka, des croquis d’œuvres non réalisées, mais aussi des photographies et des bobines de film documentant divers moments de sa vie.
Prenant comme point de départ les informations réellement disponibles sur Szczuka et son œuvre, je complète la part manquante par l’imagination et la fiction. Je produis des Constructions spatiales à partir de vieilles photographies, des projets de Monuments à partir de descriptions textuelles et des reenactements à partir de documents d’archives. Deux chapitres importants de la vie de Szczuka sont ainsi rejoués: son duel au pistolet et son ascension fatale dans les Tatras.
Ce processus de reproduction fait écho à un projet que Szczuka lui-même avait initié dans les années 1920 : le projet d’un Musée de la Reproduction destiné à rendre accessibles à tous « les œuvres les plus significatives que l’Humanité ait jamais produites ».
Une des photographies retrouvées dans la caisse de Szczuka, certainement une vue de Constructivisme, la seconde exposition qui s’est tenue en 1927 au Musée de la Reproduction à Varsovie.
Lors d’une ascension du 13 août 1927, Szczuka meurt en chutant du « Sommet de la mort » dans les Tatras.
Cette bobine de film nous apporte le témoignage de la dernière journée de sa vie.
En 1924, Henryk Berlewi, un camarade constructiviste de Szczuka, inaugure son exposition Mechano-faktura dans un salon automobile à Varsovie. L’écrivain Antoni Słonimski publie une critique de l’exposition intitulée "Mechano-connerie". Prenant la défense de l’art d’avant-garde, Szczuka le provoque en duel. A l’issu d’un affrontement aux pistolets, Szczuka est blessé au genou.